Boîte à outils interculturelles et interreligieuses
Commission de l’inclusion sociale
Maren Lambrecht-Feigl
Mail : maren.lambrecht@coe.int
(Dialogue interculturel : défis théoriques, pratiques et pour la recherche)
Ce numéro spécial regroupe les communications présentées lors de la Conférence de l’International Association of Languages and Intercultural Communication (IALIC) tenue à Durham, en décembre 2012. La conférence éponyme invitait les intervenants à un examen critique du concept de dialogue interculturel et de ses implications pour la recherche et l’apprentissage de la communication interculturelle dans les communautés de plus en plus interculturelles au sein desquelles évolue la population. Le terme « dialogue interculturel » est désormais largement répandu et soulève ainsi beaucoup d’espoirs pour la paix et l’harmonie entre les nations. Officiellement utilisée pour la première fois en 2008, dans le « Livre blanc du Conseil de l’Europe et la Déclaration de l’Union Européenne » de la même annéee, ce concept suggère une réponse politique et sociale au besoin de communication et de compréhension entre les cultures au sein d’une Union Européenne alors en pleine expansion (elle compte actuellement 28 Etats regroupant une diversité de languages, d’ethnies, de religions, d’histoires, de géographies, une complexité…etc., y compris des paysages culturels émergeant des migrations et autres flux mondiaux de population). Le terme inspire une société européenne d’après guerre rationnelle où la population peut s’engager dans une communication (inter)culturelle ouverte et libre, dans des conditions de sécurité et de respect mutuel, grâce aux nombeuses institutions de l’Union Européenne, ainsi qu’aux lois et conventions internationales qui requièrent et soutiennent les pratiques de communication civiles.
D'autres organisations, par exemple l'UNESCO ou le British Council, ont également élaboré leurs propres définitions et leurs structures institutionnelles associées au concept. Les objectifs et les activités de ces institutions au sein de l'Union européenne visent à promouvoir la paix, la réconciliation et la démocratie par le biais des principes du dialogue interculturel, ce qui a valu à l'Union européenne le Prix Nobel de la Paix pour 2012.
Hors Europe, le concept a également été repris en 2009 lors de la conférence annuelle de l'Association nationale de communication sur le dialogue interculturel, à l'Université de Maltepe à Istanbul en Turquie, ce qui a abouti à la création par Wendy Leeds-Hurwitz du Centre pour le dialogue interculturel (http: //www.centerforinterculturaldialogue.org/), soutenu par le Council of Communication Associations, aux États-Unis. Et il y a beaucoup d'autres institutions, trop nombreuses à mentionner ici, qui appuient la cause du dialogue interculturel et les nombreuses activités de recherche associées.
Les contributeurs à ce numéro spécial présentent de nouvelles façons de théoriser et mener des recherches sur le dialogue interculturel – son potentiel de développement, ainsi que ses limites et ses conditions. Ils procèdent ainsi par le biais de leur examen critique du concept, de sa signification en pratique et ses implications pour la communication interculturelle, l’éducation interculturelle, l’enseignement des langues et l’amélioration des conditions de vie de la population.